L’Afrique , paquebot appartenant à la ligne maritime des Chargeurs réunis et construit en 1907, a pour mission de rallier les différents ports de l’Afrique française .

aquarelle Michel Bois
Ce paquebot mixte, c’est-à-dire destiné à transporter des passagers et de la marchandise,quitte le 9 janvier 1920 Bordeaux pour le Sénégal.
Le 12 janvier 1920 vers 3h00, le bateau disparaît à 40 km des Sables-d’Olonne, submergé par une voie d’eau et ballotté par l’ouragan.Il fait naufrage aux abords nord-est du plateau de Rochebonne,au large de l’Île de Ré, à moins de 60 km des Sables-d’Olonne avec à son bord 602 personnes dont 568 périrent dans le naufrage. Cet accident est la plus grande catastrophe maritime française par le nombre de victimes.
Les passagers sont des fonctionnaires de l’administration coloniale, des femmes et enfants d’expatriés, des commerçants en quête d’un nouveau départ,des missionnaires et 192 tirailleurs africains, miraculés de l’armée coloniale de retour au pays.Ils se dirigeaient vers Dakar, Conakry et Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), il n’y aura que 34 survivants dont un seul civil.
Ce naufrage a été peu médiatisé à cause de l’élection présidentielle ayant lieu le même mois en 1920.
Dans son édition du 16 janvier,il y a cent ans, le journal L’Humanité rapporte en pages intérieures le récit de pêcheurs et s’émeut du « spectacle terrifiant auquel ils ont assisté quand leurs bateaux ont rencontré les nombreux cadavres roulés par les grosses lames et dont la mer paraissait littéralement recouverte ». Le journal s’interroge aussi sur « les responsabilités autres que celles de la tempête ». Le sujet suscitera à l’Assemblée nationale de vifs débats, les députés socialistes mettant en cause la compagnie des Chargeurs réunis.
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